Le confinement a été annoncé par le gouvernement le 16 mars, en pleine période électorale. Mais pour Yves Charmont, directeur de Cap’Com, le réseau des communicants publics, cette situation inédite n’a pas freiné leurs capacités à prendre la parole. Interview.
La période pré-électorale impose des règles très strictes en matière de communication publique. Cela a-t-il posé problème au moment de prendre la parole sur le confinement ?
Yves Charmont : Ces règles concernent uniquement la communication sur les réalisations et la gestion des équipes en place. Puisque la date du deuxième tour a été reporté sine die, ces règles s’appliquent toujours dans les 20% des communes qui n’ont pas élu leur maire au premier tour. Ceci étant dit, il y a des pans entiers de la communication publique qui ne sont pas touchés par ces restrictions. La com participative, la diffusion d’informations pratiques ou la communication sur le développement de la culture sont heureusement toujours possible. Et justement en ce moment, une partie de la communication publique est de montrer aux citoyens comment ils peuvent vivre leur territoire en confinement.
Avez-vous des exemples de bonnes pratiques à partager ?
La majorité des collectivités font preuve d’initiatives. Nous le mesurons dans notre réseau à travers nos fils de discussion de com interne et externe où les échanges de pairs à pairs sont très actifs. Pour donner quelques exemples, la Ville de Besançon a rapidement mis au point une newsletter quotidienne sur le covid-19. 30 000 personnes sont abonnées sur une population de 120 000 habitants ! Le hashtag #RemèdeContreLaMorosité lancé par la commune de Crépy-en-Valois, l’un des premiers clusters de France, a connu également un beau succès avec de nombreuses reprises de petites et grandes institutions publiques.
80% des collectivités profitent de cette période de crise sanitaire pour valoriser leurs agents. C’est notamment le cas du département de l’Ain qui a choisi pour cela le format podcast.
Les communicants publics ont-ils un rôle à jouer dans cette crise ?
Les citoyens sont en attente de la parole publique en période de crise. Les communicants publics sont donc fortement mobilisés. Ils réfléchissent aussi déjà beaucoup à l’après. Notamment sur la partie événementielle. Nous allons peut-être assister à une multiplication de petits événements en lieu et place des grands événements populaires. Ils sont également très attentifs à leurs partenaires qui sont souvent dans la difficulté. Les marchés publics sont un levier important qui devrait être maintenu dans les prochains mois.
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Regards d'experts
COMMUNICATION PUBLIQUE
Comment la com publique s’est emparée du Covid-19
Le confinement a été annoncé par le gouvernement le 16 mars, en pleine période électorale. Mais pour Yves Charmont, directeur de Cap’Com, le réseau des communicants publics, cette situation inédite n’a pas freiné leurs capacités à prendre la parole. Interview.
La période pré-électorale impose des règles très strictes en matière de communication publique. Cela a-t-il posé problème au moment de prendre la parole sur le confinement ?
Yves Charmont : Ces règles concernent uniquement la communication sur les réalisations et la gestion des équipes en place. Puisque la date du deuxième tour a été reporté sine die, ces règles s’appliquent toujours dans les 20% des communes qui n’ont pas élu leur maire au premier tour. Ceci étant dit, il y a des pans entiers de la communication publique qui ne sont pas touchés par ces restrictions. La com participative, la diffusion d’informations pratiques ou la communication sur le développement de la culture sont heureusement toujours possible. Et justement en ce moment, une partie de la communication publique est de montrer aux citoyens comment ils peuvent vivre leur territoire en confinement.
Avez-vous des exemples de bonnes pratiques à partager ?
La majorité des collectivités font preuve d’initiatives. Nous le mesurons dans notre réseau à travers nos fils de discussion de com interne et externe où les échanges de pairs à pairs sont très actifs. Pour donner quelques exemples, la Ville de Besançon a rapidement mis au point une newsletter quotidienne sur le covid-19. 30 000 personnes sont abonnées sur une population de 120 000 habitants ! Le hashtag #RemèdeContreLaMorosité lancé par la commune de Crépy-en-Valois, l’un des premiers clusters de France, a connu également un beau succès avec de nombreuses reprises de petites et grandes institutions publiques. 80% des collectivités profitent de cette période de crise sanitaire pour valoriser leurs agents. C’est notamment le cas du département de l’Ain qui a choisi pour cela le format podcast.
Les communicants publics ont-ils un rôle à jouer dans cette crise ?
Les citoyens sont en attente de la parole publique en période de crise. Les communicants publics sont donc fortement mobilisés. Ils réfléchissent aussi déjà beaucoup à l’après. Notamment sur la partie événementielle. Nous allons peut-être assister à une multiplication de petits événements en lieu et place des grands événements populaires. Ils sont également très attentifs à leurs partenaires qui sont souvent dans la difficulté. Les marchés publics sont un levier important qui devrait être maintenu dans les prochains mois.